La fenaison

Avant la mécanisation (1960 environ), la fenaison qui s'étalait de juillet à la mi septembre, était le travail le plus pénible. Dès la pointe du jour, le foin était fauché à la faucheuse tirée par une paire de vaches (ou de mules). La veille, on avait "fait les bords" à la faux.

Dès que la rosée avait disparu, le foin fauché la veille, qui avait été mis en meules (mondolhs), était étendu à la main ou à la fourche. Le foin fraîchement fauché était éparpillé au râteau. L'après-midi, on retournait au râteau, d'abord le foin de la veille, puis celui du jour. Ensuite, le chef de famille vérifiait que le premier était bien sec. Alors il était mis en andains, toujours au râteau, et chargé, par fourchées sur des chariots qui, tirés par une paire de vaches, étaient rentrés au fenil. Pour ne rien laisser perdre, toute la surface était soigneusement râtissée avec le grand râteau en fer tiré à la main. La fin de la journée était heureuse sauf si l'orage avait surpris les travailleurs.
Dans les prés en pente, le foin était fauché à la faux qui avait été battue au marteau sur l'enclume. De temps en temps, le faucheur sortait la pierre à aiguiser du coffin attaché à la ceinture et affûtait la lame. Le foin sec était transporté au fenil dans une "hiatzüna" ou "argueto", outil en bois porté sur les épaules.Ce travail était d'autant plus harassant que la distance pré-fenil était longue et que le nombre de va-et-vient était important.
Après le goûter, le foin du jour était mis en endains et en meules. A la fin de la journée, il fallait décharger les chariots et ranger le foin dans la poussière et la chaleur suffocantes du fenil. La fenaison était parfois rendue encore plus pénible par les conditions atmosphériques incertaines ou changeantes (brouillard, orages), par la chaleur accablante et surtout par les mouches et taons qui, sans répit, harcelaient les faneurs. Les foins se terminaient aux environs du 15 août, fêtes de Montory. Il fallait aussitôt attaquer le regain : les quantités et la surface étaient moins importantes que celles du foin mais le temps de séchage du regain était (et est) de 3 jours au lieu de 2 pour le foin.
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